La précision ultime peut-elle être belle ? Voilà probablement la question que s’est posée Tissot en développant son nouveau modèle de chronomètre. C’est précisément cette pièce qui a remporté il y a deux ans le Concours de Chronométrie. Elle est aujourd’hui proposée dans le catalogue de la marque, accessible au grand public.
En tout état de cause, Tissot semble avoir tranché pour une esthétique très épurée, pour ne pas dire austère. La pièce s’offre dans un diamètre de 43 mm, au sein d’une boîte acier au design original de par la forme des anses qui font nous font vaguement penser à la Tonda 1950 de Parmigiani.
On retrouve la même approche côté cadran, avec un fond gris anthracite sur lequel se découpent 12 index et trois aiguilles du même métal et dans la même finition. La vocation chronométrique de la pièce est simplement trahie par la mention « Chronomètre » affichée sur le cadran, ainsi que par la petite seconde positionnée à six heures. Celle-ci n’a rien d’anodin, puisque le Concours de Chronométrie repose sur des tests qui exigent d’avoir une seconde parfaitement lisible, centrale ou déportée.
Tissot T-Complication Chronomètre
On aimerait pouvoir développer davantage le parti pris esthétique de la pièce, mais c’est là peine perdue avec cette approche quasiment monastique de l’horlogerie. Pourtant, on l’aura compris, l’intérêt de la pièce est purement technique. Contrôlée par le COSC, celle que l’on peut donc appeler « Chronomètre » garantira à son propriétaire une précision comprise entre -4 et +6 secondes par jour.
Certes, c’est là une définition purement théorique que la pratique vient parfois contrarier. Les mesures sont en effet effectuées sur un mouvement nu, que l’habillage peut passablement venir altérer. Pour autant, le client final aura la certitude que sa pièce restera dans des tolérances d’isochronisme acceptables et qu’elle sera parfaitement réglée.
Au quotidien, comme l’on peut s’y attendre, cette Tissot est d’une sobriété à toute épreuve. Côté cadran, le noir et le gris sont des teintes qui peuvent s’accommoder à tous les environnements. En tenue de bureau comme de week-end, ce chronomètre Tissot restera discrètement à sa place. Certains pourront lui reprocher un manque de personnalité et l’on ne pourraient leur donner tort. C’est toutefois un parti pris de Tissot que de valoriser uniquement la vocation chronométrique de sa pièce, sans vouloir séduire.
Ci-dessus, le mouvement la Tissot T-Complication Chronomètre
L’amateur de belle horlogerie pourra toutefois trouver son réconfort côté fond. La pièce découvre au travers d’un verre saphirlargement ouvert un mouvement soigneusement fini. On peut notamment y admirer ses vis bleuies et son balancier, organe réglant et donc critique dans la qualification de chronomètre de cette Tissot.
Les deux principales platines sont finies par des côtes de Genève assez prononcées qui donnent un certain relief à la finition. Si l’ensemble est terminé à la machine, il n’en est pas moins exempt de défaut. On regrettera simplement la mention « Tissot 1853 » que l’on aurait voulu lire à l’endroit.
Au final, on ne saurait plaider un véritable coup de cœur pour ce chronomètre Tissot. Il est toutefois intéressant pour un prix somme toute contenu (1400 €) de pouvoir disposer d’une pièce à la précision garantie. Tissot rappelle ainsi que la séduction est certes une valeur ajoutée importante, mais que la vocation première de la garde-temps aide offrir la plus grande précision possible.
Olivier Müller
Crédits photos : Les Rhabilleurs, Delos Communications
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